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RÉFLEXION SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE AU SÉNÉGAL

Dal Senegal MARIAMA BADJI

Comme dans d’autres zones du monde, surtout la région Afrique, le changement
climatique et ses corollaires constituent une grosse contrainte pour le développement
du Sénégal. Il est une sérieuse menace en ce qu’il se manifeste par une baisse de la
pluviométrie, des pluies plus intenses et de plus courtes durées avec une
augmentation des températures. Ses impacts négatifs sont multiples, tels que :
avancée de la mer, érosion côtière, désertification, réduction des mangroves, perte de
terres arables et de pâturages ; réduction de la disponibilité d’eau pour l’irrigation et
autres activités productives, etc.

C’est dire que des secteurs comme l’agriculture, l’élevage et la pêche, véritables
pourvoyeurs d’emplois et occupant l’écrasante majorité de la population, sont en train
de subir les fâcheuses répercussions du réchauffement climatique, provoquant ou
aggravant la faim, la malnutrition, des maladies mais encore une dégradation
continuelle de l’environnement.
A cet effet, il convient aussi de relever la part significative de l’action humaine à
travers les destructions massives d’arbres et trafics importants de bois, par le biais
d’une complicité entre des réseaux nationaux et inter pays, contribuant ainsi à une
œuvre, réputée criminelle, d’extraction effrénée de diverses ressources naturelles
garantes des équilibres écologiques indispensables.
La situation qui prévaut dans la région naturelle de Casamance (supposée être le
grenier du Sénégal), au sud du pays, s’avère assez illustrative du rythme et de
l’intensité des destructions de sa belle forêt mais aussi de la mangrove, source de vie.
Sur ce registre des activités anthropiques génératrices de déséquilibres naturels, le
Sénégal souffre aussi de la présence d’acteurs pratiquant la pêche INN (Illégale, Non
déclarée et Non réglementée), qui est un problème affectant presque toutes les zones
de pêche du monde). Tout près, il est aussi constaté l’action de prédateurs du littoral
pour y ériger des hôtels et autres lieux de loisirs privés, réservés aux nantis et
empêchant la population, dont les communautés de pêcheurs, d’accéder à la mer.
Au plan nutritionnel, la sécurité alimentaire est soumise à rude épreuve car
dépendante d’un système de production porté par des exploitations familiales qui font
face à : l’insuffisance des pluies, l’aridité des sols, l’indisponibilité d’équipements
agricoles ou maraichers performants, la faiblesse de l’encadrement technique (accès à
des techniques adaptées et efficaces). Il s’y ajoute les difficultés d’accès aux terres,
du fait de l’avidité qu’elles suscitent en plus de l’affluence de l’agro-business qui
transforme les agriculteurs, surtout jeunes et femmes, en ouvriers agricoles, mal
payés.

L’on assiste ainsi à la marginalisation de certaines couches sociales manifestement
vulnérables (femmes, filles, adolescents, jeunes, enfants), qui se voient confrontées à
divers obstacles formels et informels dans l’accès et le contrôle des ressources
(comme la terre), aux services de l’État et aux marchés.
De ce qui précède, il ressort que les impacts forts négatifs du changement climatique
se ressentent sur une chaine dont les différents maillons s’entre pénètrent ; chaque
secteur d’activité les subissant tout en les transférant à d’autres.


Du reste, là résident les causes fondamentales de l’émigration dite irrégulière, choisie comme alternative pour sortir de la pauvreté et de la déchéance sociale, avec les
tentatives suicidaires de traversée des mers et des déserts par les jeunes (50,9 % des
sénégalais ont moins de 20 ans) à la recherche de travail et de ciels supposés plus
cléments.
Or, les différents politiques, programmes, mécanismes publics mis en place n’arrivent
toujours pas à apporter des réponses efficaces au phénomène de la pauvreté qui, en
réalité, s’aggrave de jour en jour, rendue plus massive et aigüe par les effets des chocs
économiques et sociaux du Covid-19.
Les alternatives face à tous ces effets du changement climatique appellent une
approche holistique, fondée sur l’exigence de respect des droits humains
fondamentaux, une gouvernance inclusive, avec des politiques souveraines et
orientées vers une bonne maitrise des situations de référence des communautés de
base pour qu’aucune d’entre elles ne soit laissée en rade. Ce sont là des exigences
pour appuyer les capacités de résilience des communautés en proie aux impacts du
changement climatique.
Pour la concrétisation de cette vision, les ONG, associations citoyennes et autres
organisations de la société civile, ont un rôle incontournable à jouer, en termes de
réflexion critique, de production d’idées nouvelles, de prestations de services et de
formulation d’initiatives alternatives. Elles le peuvent et le doivent, tout comme elles
méritent de disposer d’appuis multiformes pour réaliser leur mission de
développement en complément, en relais ou en tant qu’acteur autonome, vis-à-vis de
l’Etat.

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