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Giornata mondiale della sicurezza alimentare, un tema che riguarda tutti – Senegal –

Dal Senegal Mariama BADJI

LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE AU SÉNÉGAL: DÉFIS ET ENJEUX

Situé dans la zone sahélienne, le Sénégal compte, en 2021, une population qui s’élève à près de 17 millions d’habitants, dont 50,2% de femmes 49,8% pour les hommes. Cette population est caractérisée par sa jeunesse, avec une moyenne d’âge de l’ordre de 19 ans.

Le pays fait partie des moins développés de la planète car, déjà au début des années 2000 et par rapport à l’Indice de Développement Humain (IDH), 47% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté et 17% en situation d’extrême pauvreté. Ainsi, pour n’avoir pas atteint plusieurs objectifs du millénaire, l’on a pu constater que les prévalences de la pauvreté, de la malnutrition et de la mortalité maternelle sont restées assez élevées.
Cette situation renvoie à l’environnement economique régional, longtemps caractérisé par une baisse globale des taux d’une croissance qui sont en général et largement tirés par des sous-secteurs insuffisamment pourvoyeurs d’emplois.
Dans certains pays, les rares avancées constatées, par moments, se sont révélées fragiles et n’ont pas contribué à améliorer les conditions de vie de la population à cause de plusieurs facteurs, comme: la faible productivité de l’agriculture, le déficit en infrastructures, la compétitivité insuffisante des secteurs dits productifs, des problèmes de gouvernance, un climat encore peu favorable à l’investissement et aux affaires, en plus de la vulnérabilité aux chocs exogènes.
Une grande partie de la population du pays dépend de l’agriculture, pratiquée de manière traditionnelle et dans un état de vulnérabilité chronique, en raison de la récurrence des aléas et chocs climatiques qui provoquent des dégâts et des pertes considérables, en plus de la pression anthropique qui entraine l’épuisement progressif des sols et des ressources.
Au Sénégal, les ressources les plus importantes proviennent de la pêche, du tourisme et du secteur agricole où s’investit la grande majorité des ménages.
Le pays doit importer près de 70% de ses besoins alimentaires, principalement le riz, le blé et le maïs. Cette dépendance vis-à-vis des marchés mondiaux expose les ménages aux fluctuations des prix et à une plus grande vulnérabilité découlant des crises à répétition des années précédentes et des conséquences des déficits pluviométriques dans certaines régions.

QUELQUES DÉFIS MAJEURS

Selon les données de l’enquête nationale sur la sécurité alimentaire, la nutrition et la résilience (2019), la situation de réference en matière de sécurité alimentaire a permis d’identifier les défis-clés ci-après:

  • Environ 16 pour cent de la population est en situation d’insécurité alimentaire ; il s’agit de ménages ayant une consommation alimentaire déficiente (très déficiente pour ceux en situation sévère) et ne pouvant pas satisfaire leurs besoins alimentaires minimaux sans recourir à des stratégies d’adaptation irréversibles ;
  • Certaines régions sont traditionnellement sujettes à l’insécurité alimentaire, avec une proportion très élevée de ménages. C’est le cas de Sédhiou (58%), Kolda (42%), Ziguinchor (39%), Matam (38%) et Kédougou (33%). Déjà, en 2012, ces régions avaient été fortement touchées par la crise alimentaire et les ménages en souffrent encore: leurs capacités de résilience se sont dégradées et une partie de la population est toujours en situation de grande vulnérabilité ;
  • Dans l’ensemble du pays, environ 42% des ménages sont en situation de sécurité alimentaire limite. Ces ménages ont une consommation alimentaire tout juste adéquate mais ne peuvent pas se permettre certaines dépenses non alimentaires essentielles;
  • Durant ces dernières années, les ménages sénégalais ont subi une série de catastrophes naturelles (sécheresse en 2006, 2007 et 2011 et inondations en 2009 et 2012) et de chocs économiques (hausse des prix des produits alimentaires en 2008, crise financière mondiale de 2009 et une nouvelle flambée des prix en 2011) qui ont accru leur vulnérabilité ;
  • Les ménages ont subi une dégradation de leur capacité de faire face à beaucoup de chocs, ce qui est illustré par le recours fréquent à des stratégies mettant en péril leurs moyens de subsistance.

Par rapport à l’extrême jeunesse de la population, il convient de souligner que la problématique de la sécurité alimentaire mérite une attention particulière dès lors que plusieurs études ont démontré que de nombreux adolescents et jeunes souffrent d’une anémie aux effets dévastateurs, particulièrement chez les filles. Pour elles, cette anémie amenuise dangereusement leurs capacités physiques et leur rendement à l’école ou au travail, tout en augmentant les possibilités de complications en cas de grossesse. Il s’y ajoute que les situations de déficience énergétique chronique, notamment chez les adolescentes, contribue à perpétuer le cycle intergénérationnel de la malnutrition.

Quant aux femmes, la sécurité alimentaire représente un enjeu fondamental pour cette catégorie majoritaire dans la population mais aussi la plus vulnérable du fait principalement des inégalités sociales et de la pauvreté croissante des ménages.
Elles subissent toutes formes de violence ; doivent répondre à la prise en charge des besoins alimentaires de la famille ; n’ont presque pas accès aux moyens de production et ont du mal à accéder à l’autonomie économique, faute de sources de revenus formels et durables.
En plus, elles sont étouffées par un fort d’analphabétisme qui compromet leur capacité à accéder à la science, à la technologie et à divers créneaux d’épanouissement intellectuel et social: pour se nourrir, pour avoir la santé et la maintenir, etc.
Assurément, divers autres catégories et/ou groupes sociaux, presque tout aussi vulnérables (personnes handicapées, enfants à besoins spéciaux, petits producteurs ruraux, jeunes sans emploi, diplomés ou sans qualification, vendeurs ambulants et femmes domestiques issus de l’exode rural) demeurent une clientèle nombreuse subissant de plein fouet le manque de sécurité alimentaire. Ce tableau est complété par la crise du COVID-19, avec son lot de chocs sanitaires, économiques et sociaux; la pandémie du COVID-19 n’a épargné aucun secteur d’activité.

DES INITIATIVES PUBLIQUES MISES EN OEUVRE

En droite ligne du plan national de riposte mis en place par l’Etat et, parallèlement aux actions d’information / sensibilisation / prévention, des secours d’urgence en produits alimentaires ont été fournis aux couches sociales les plus vulnérables.
Plus tard, le gouvernement du Sénégal a transformé son Plan national de riposte initial (pour la prise en charge de 0.77 million de personnes en situation de crise) en plan couvrant l’ensemble du territoire national, à savoir : le Plan d’urgence sécurité alimentaire (PUSA 2020) dont l’objectif est de « contribuer à bâtir, avec la communauté des acteurs impliqués dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, une réponse rapide, vigoureuse et efficace, à la mesure du triple enjeu sanitaire, alimentaire et social auquel le pays fait face.» Dans le cadre de son opération « Aide alimentaire d’urgence », le gouvernement a voulu atténuer les effets socio-économiques de la pandémie et a lancé une opération de pour soutenir 1 million de ménages vulnérables (8-10 millions de personnes sur 16 millions d’habitants) avec des kits alimentaires.
Ce Plan d’urgence sécurité alimentaire du Sénégal, d’un coût de 123, 6 milliards de FCFA, comprend:

  •  69 milliards, pour l’aide alimentaire d’urgence
  •  46.7 milliards, pour le cash transfert et des bons alimentaires
  •  4,9 milliards, pour la sauvegarde du bétail
  •  1.8 milliards, pour la lutte contre la malnutrition

RECOMMANDATIONS ET QUELQUES ÉLÉMENTS DE STRATÉGIES D’ACTION

Aujourd’hui, face au défi de l’insécurité alimentaire et à ses facheuses conséquences en tous domaines, il est permis de se demander si les orientations, programmes et projets publics jusque-là mis en oeuvre sont véritablement pertinents, en dépit des importantes ressources qui y sont consacrées.
Les réponses à cette question et, au besoin, les alternatives nouvelles à envisager, devront certainement prendre en compte, entre autres, les facteurs ci-après:

  • Une situation de référence en matière de sécurité alimentaire, avec des données fiables (plus que le registre national unique): une forte démarche de désagrégation desdites données concernant les cibles et les indicateurs;
  • Des orientations politques résolument tournées vers la satisfaction des besoins des couches les plus vulnérables qui sont prioritaires;
  • Une démarche d’inclusion économique et sociale garantissant que “personne ne soit laissée en rade” (Cf Agenda 2030 – 17 ODD);
  • Des stratégies d’action ascendantes, avec une politique de développemement endogène de territoires autonomes: valorisation des diverses potentialités locales;
  • L’enrôlement et l’accompagnement des femmes et des jeunes autour de projets véritablement générateurs de revenus;
  • Divers organismes d’appui forts, garnis d’expertise, avec un mode de gestion transparent, soumis au contrôle citoyen: facilitation de l’accès au crédit entreprenarial;
  • Des mesures législatives et règlementaires facilitant l’accès aux moyens de production dans le secteur primaire, surtout pour les femmes;
  • La formation continue et continuelle des acteurs, aux plans techniques et de la gestion de projets communautaires: le renforcement des capacités des acteurs producteurs à travers l’accompagnement, le coaching et le mentorat;
  • Des partenariats bien établis et coordonnés entre l’Etat et les organisations citoyennes, professionnalisées et actives dans la mobilisation sociale et l’appui aux communautés.

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